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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/194

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posée de vivre, et prenant des nourritures un peu dissemblables, conservent une différence visible dans le teint, la taille, la forme et l’habitude du corps.

» En appliquant cette induction aux deux espèces d’hommes du grand Océan, on supposera, avec assez de vraisemblance, qu’elles descendent de deux différentes races d’hommes : quoiqu’elles vivent à peu près dans le même climat, elles ont conservé une différence de couleur, de taille, de forme, d’habitude de corps et de tempérament. Tâchons de prouver qu’elles viennent réellement de deux différentes races d’hommes.

» Les meilleurs historiens ont toujours pensé que les nations qui en général parlent la même langue sont de la même race ou de deux races qui ont de l’affinité entre elles, à moins que le témoignage bien authentique d’un écrivain contemporain, ou qui a consulté des anciens monumens qui n’existent plus, ne déposent du contraire. Par la même langue, en général, je comprends les dialectes divers d’une langue : il est sûr, par exemple, que le hollandais, le bas-allemand, le danois, le suédois, le norwégien, l’islandais, l’anglais (dans les mots qui dérivent de l’anglo-saxon), le haut-allemand actuellement en usage, et les restes du gothique qui se trouvent dans le Nouveau-Testament d’Ulfila, sont les dialectes dérivés de la même langue primitive. Ces dialectes diffèrent pourtant à beaucoup d’égards ; chacun a des mots