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de la côte, que le temps, qui avait été très-beau depuis quatre jours et très-favorable pour explorer les terres nouvelles, vint à changer. Il s’éleva un coup de vent accompagné de brume et de pluie : heureusement qu’il ne dura que jusqu’à minuit. La terre vers laquelle on se dirigeait était si enveloppée dans la brume, que l’on n’était pas sûr de sa position. Les brouillards continuèrent les 21, 22 et 23 ; ce qui nous obligea de changer fréquemment de route.

» Le 23, tandis que par la bordée que l’on courait on croyait s’éloigner de terre, le lieutenant Clerke aperçut à onze heures des brisans à un demi-mille à l’avant ; en même temps des cormorans, qui ne s’éloignent pas beaucoup de terre, vinrent à bord. Nous reconnûmes alors que nous avions, sans le savoir, tourné fort heureusement tout autour d’une terre sur laquelle, sans cela, nous nous serions brisés. C’était un groupe d’îlots qui reçut le nom de Clerke.

» On a supposé, observe Forster, que toutes les parties de ce globe, même celles qui sont les plus affreuses et les plus stériles, sont propres à être habitées par des hommes. Avant d’aborder sur la Géorgie, nous n’étions pas éloignés d’adopter cette opinion, puisque les rochers sauvages de la Terre du Feu sont peuplés : mais le climat de la Terre du Feu est doux en comparaison de celui de la Géorgie ; car le thermomètre était ici au moins de 10 de-