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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/214

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fussions bien habillés ; la température de l’air était communément de 46 à 50° du thermomètre de Fahrenheit ; ni les hommes ni les femmes ne cachaient leurs parties naturelles ; ils exhalaient tous une puanteur insupportable, effet de l’huile rance de baleine dont ils se servent souvent, et de la chair pourie de phoque dont ils se nourrissent : je pense que tout leur corps est profondément imprégné de cette odeur désagréable : leurs cabanes sont des bâtons liés ensemble, qui forment une espèce de voûte pour une hutte, basse, ouverte et ronde ; ils joignent et rapprochent les arbrisseaux des environs, et ils couvrent le tout avec de l’herbe sèche, et çà et là de morceaux de peau de phoque ; la cinquième ou la sixième partie de toute la circonférence est laissée libre pour une porte et pour un foyer. Nous n’y avons observé d’autres ustensiles et d’autres meubles qu’un panier, un petit sac de natte, un crochet d’os attaché à un long bâton d’un bois léger, destiné à détacher les coquilles des rochers, un arc mal fait, et quelques traits ; leurs pirogues sont de l’écorce pliée tout autour d’une pièce de bois qui tient lieu de plat-bord : quelques autres bâtons d’environ un demi-pouce d’épaisseur, placés dans l’intérieur de la pirogue, tout près l’un de l’autre, de manière à former une espèce de pont, sont destinés tout à la fois à tenir ouverte la cavité de la pirogue, et à empêcher qu’on ne brise le fond en marchant dessus : dans un coin de ces