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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/224

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moins de l’homme que de la brute ; que leurs jouissances sont basses et fugitives ; que leur misère est habituelle et souvent affreuse ; loin d’envier leur sort, il se félicitera des progrès qu’ont déjà faits dans la civilisation les peuples parmi lesquels il a le bonheur de vivre ; il n’aura que du mépris ou de la pitié pour ces sophistes atrabilaires qui, dominés par un farouche orgueil et par la manie d’une indépendance exagérée, ne cessent de nous vanter la félicité prétendue de l’homme errant à travers les forêts ; système bizarre et meurtrier, qui, plaçant l’état sauvage au-dessus de l’état social, effacerait pour jamais le seul caractère qui nous distingue des autres animaux, la perfectibilité de l’espèce.

Des connaissances astronomiques, et des opinions religieuses des habitans des îles de la Société

» Toute la saison du fruit à pain, jointe au temps où ces insulaires en manquent, s’appelle tàao, et répond par conséquent à une année. Ils comptent les révolutions de la lune, et ils leur donnent, comme à cette planète, le nom de marama ou de malama. Après m’avoir dit treize noms de lunes ou de lunaisons, ils ajoutaient hàre te tàou, c’est-à-dire, l’année s’est écoulée ; et ensuite oumànnou, souvent, souvent, beaucoup de fois ; ce qui semble annoncer que le cycle des lunaisons doit se répéter chaque année. Ils commencent l’année à peu