Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/23

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Si nos pêches annuelles dépeuplent entièrement l’Océan septentrional de baleines, peut-être qu’on recourra à l’autre hémisphère, où elles abondent ; mais il semble qu’il serait peu nécessaire, pour en rencontrer, de s’avancer au sud jusqu’à la Nouvelle-Géorgie, puisque les Portugais et les habitans de l’Amérique nord en ont dernièrement tué une grande quantité sur la côte de l’Amérique méridionale sans dépasser les îles Falkland. Il est donc probable que, si jamais la Géorgie australe devient importante dans l’histoire du monde, cette époque fort éloignée n’arrivera peut-être que lorsque la côte des Patagons et la Terre du Feu seront civilisées comme l’Écosse et la Suède.

» Le 25 janvier 1775 la Résolution fit route à l’est, et bientôt les îles de glace et les glaçons flottans reparurent. Un temps brumeux, accompagné de neige et de pluie, rendait la navigation dangereuse et fatigante ; on fut obligé de changer plusieurs fois de route.

» Tout l’équipage était épuisé. Nous n’avions pénétré, ajoute Forster, qu’à quelques minutes au delà de 60 degrés sud lorsqu’on revira. La plupart des matelots étaient attaqués de rhumatismes et de rhumes ; quelques-uns éprouvaient de temps en temps des maux de cœur qui les faisaient subitement tomber en défaillance. Le thermomètre se tint à 35 degrés dans ces hautes latitudes, et ce degré de froid, ainsi que les pluies de neige et les brumes humides, retardaient infiniment la convalescence des malades.