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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/250

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portaient des grains il y a quelques années.

» Ténériffe produit un peu de soie ; mais, à moins de compter les pierres à filtrer qu’elle tire de la grande Canarie et qu’elle exporte, le vin forme le seul objet de son commerce à l’étranger.

» La race d’habitans trouvée dans l’île par les Espagnols, lors de la découverte des Canaries, ne forme plus un peuple distinct[1]. Les mariages ont confondu les indigènes et les colons ; mais on reconnaît les descendans des premiers à leur grande taille, à la grosseur de leurs os, à leur force. Le teint des hommes, en général, est basané ; le visage des femmes offre de la pâleur, et on n’y voit point cette teinte vermeille qui distingue nos beautés des pays du nord. Elles portent des habits noirs comme en Espagne ; les hommes paraissent moins asservis à cet usage ; ils ont des vètemens de toute sorte de couleurs, à l’exemple des Français dont ils imitent les modes ; nous les avons trouvés honnêtes et polis ; ils conservent d’ailleurs la gravité qui est propre aux Espagnols. Quoique nos mœurs et nos manières ressemblent peu à celles des peuples de l’Espagne, O-maï n’y aperçut pas une grande différence ; il dit seulement que les habitans de Ténériffe étaient moins affables que les Anglais, et que leur figure approchait de celle de ses compatriotes. »

  1. Lorsque Glas parcourut l’île de Ténériffe, il existait encore quelques familles de Guanches dont le sang be s’était pas mêlé avec celui des Espagnols.