nombre de seize : on les parquait toutes les nuits. Durant celle du 13 au 14, des chiens, s’étant introduits dans le parc, firent sortir nos moutons de l’enceinte ; ils en tuèrent quatre, et ils dispersèrent les autres. Nous en retrouvâmes six le lendemain ; mais les deux béliers et deux de nos plus belles brebis manquaient. Le gouverneur se trouvait à la campagne, et je m’adressai au gouverneur en second, M. Hemmy, et au fiscal. Ces messieurs me promirent leurs bons offices. Je sais que les Hollandais se vantent de l’exactitude de la police du Cap ; ils disent qu’il est presque impossible à l’esclave le plus adroit et le mieux instruit des routes du pays de se sauver. Cependant mes moutons échappèrent à toute la vigilance des officiers du fiscal. Je fus réduit pour les retrouver à employer la plus vile et la plus méprisable canaille de la colonie. Je m’adressai à des hommes qui, si j’en crois ceux qui me les proposèrent, auraient égorgé leur maître, brûlé des maisons, et enseveli sous les ruines des familles entières pour un ducat ; après beaucoup de peines et de dépenses, je recouvrai mes moutons, excepté les deux brebis. Je ne pus en avoir aucune nouvelle, et j’abandonnai mes recherches, lorsqu’on m’assura que je devais être content d’avoir retrouvé les deux béliers. L’un des béliers cependant avait été si maltraité par les chiens, qu’il ne semblait pas devoir jamais guérir.
» M. Hemmy voulut réparer la perte que je