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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/263

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sième. Au milieu des éclaircis de la brume, il crut pouvoir débarquer sur les petites îles, et voulut pénétrer entre elles ; mais lorsqu’il se trouva plus près des côtes, il sentit que cette entreprise serait dangereuse par un ciel très-obscur : car s’il n’y avait point eu de passage, ou s’il était tombé sur des écueils, il lui eût été impossible de regagner le large ; le vent soufflait directement de l’arrière, la mer était d’une grosseur prodigieuse, et produisait sur les côtes un ressac effrayant. Une autre île frappa ses regards dans le nord-est ; et, prévoyant qu’il en découvrirait peut-être de nouvelles encore, l’épaisseur de la brume continuant, il craignit d’échouer : enfin il crut qu’il était plus prudent de s’éloigner et d’attendre un temps plus serein.

Il mouilla le lendemain près d’une de ces îles, qui étaient effectivement les terres découvertes par Kerguelen.

« Dès que nous eûmes mouillé, dit-il, je fis mettre tous les canots à la mer, et préparer les futailles que je voulais envoyer à terre ; cependant je descendis dans l’île, afin d’examiner en quel endroit on pourrait les remplir plus commodément, et voir d’ailleurs ce qu’offrait l’intérieur du pays.

» Je trouvai le rivage presque entièrement couvert de manchots et d’autres oiseaux aquatiques, ainsi que de phoques. Ces derniers étaient peu nombreux, mais si peu sauvages, que nous en tuâmes autant que nous le voulû-