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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/278

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tirant sur la grève : on revint ensuite à bord avec le bois et l’herbe, afin d’appareiller dès que le vent le permettrait.

» Le vent ne fut pas favorable le 28, et j’envoyai une seconde fois du monde à terre, afin d’en tirer une plus grande quantité de bois et de foin. J’ordonnai aussi au charpentier et à ses aides de couper des épars pour l’usage de la Résolution.

» L’après-midi, nous fûmes agréablement surpris de voir arriver huit naturels du pays, et un jeune garçon à l’endroit où nous coupions du bois : ils s’approchèrent de nous sans montrer aucune crainte, ou plutôt ils se présentèrent avec une extrême confiance : ils n’avaient point d’armes ; seulement l’un d’eux tenait un bâton de deux pieds de long et pointu à l’une de ses extrémités.

» Ils étaient entièrement nus, à moins qu’on ne veuille regarder comme une espèce d’ornement de larges piqûres qui offraient sur différentes parties de leur corps des lignes renflées, droites ou courbes.

» Ils étaient d’une taille ordinaire, un peu minces : ils avaient la peau noire, la chevelure de même couleur, et aussi laineuse que celle des Nègres de Guinée, sans avoir leurs grosses lèvres et leur nez plat. Au contraire, leurs traits ne présentaient rien de désagréable ; leurs yeux étaient assez beaux, et leurs dents assez bien rangées, mais très-sales ; les cheveux et la barbe de la plupart étaient chargés d’une espèce d’on-