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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/284

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contrés dans mon premier voyage. On doit d’autant moins en être surpris, que les insulaires que nous vîmes alors diffèrent de ceux-ci à beaucoup d’autres égards.

» Les naturels de la terre Van-Diemen ne paraissent pas d’ailleurs aussi misérables que les peuplades rencontrées par Dampier sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande.

» Trois ou quatre rangs de petites cordes tirées de la fourrure d’un animal flottaient autour du cou de plusieurs de ces sauvages ; une bande étroite de peau de kangarou entourait la cheville du pied de quelques autres. Je leur donnai à chacun un collier de verroterie et une médaille. Ce présent parut leur faire plaisir. Ils semblaient ne mettre aucun prix au fer ni aux outils de ce métal ; ils ignoraient même l’usage des hameçons, si l’on peut établir cette opinion d’après l’indifférence avec laquelle ils regardèrent les nôtres.

» Il est cependant difficile de croire qu’une peuplade établie sur la côte de la mer, et qui ne semble tirer des productions du sol aucune partie de sa subsistance, ne connaisse aucun moyen de prendre du poisson. J’observerai seulement que nous ne les avons jamais vus occupés de la pêche, et que nous n’avons aperçu ni pirogues ni canots. Ils rejetèrent, il est vrai, l’espèce de poisson que nous leur offrîmes ; mais les amas de coquilles de moules que nous trouvâmes en différens endroits près du rivage, et autour des habitations désertes si-