Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/30

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loupe en mer, pour reconnaître s’il existait un courant : on reconnut qu’il n’y en avait point. Quelques baleines jouaient autour de nous, et une grande quantité de manchots nous environnaient. Nous tuâmes quelques-uns de ces oiseaux : ils étaient de la même espèce que nous avions vue auparavant au milieu des glaces, et différens de ceux de la terre des États et de l’île de la Géorgie. Il est à remarquer que nous n’avions pas vu un phoque depuis notre départ de cette côte. Le temps était toujours brumeux, accompagné de neige et de pluie ; les glaces flottantes étaient fréquentes.

» Aucun manchot ne frappa nos regards le 5, ce qui me fit conjecturer que nous laissions la terre derrière nous, et que nous avions déjà vu son extrémité septentrionale.

» Nous fîmes route au sud et au sud-est jusqu’au lendemain à midi : étant alors par 58° 15′ de latitude sud, et 21° 34′ de longitude ouest, ne voyant ni terre ni rien qui en indiquât, je conclus que celle que nous avions aperçue, et que j’ai nommée Terre de Sandwich, est un groupe d’îles ou une pointe du continent ; car je crois fermement qu’il y a près du pôle une étendue de terre où se forment la plupart des glaces répandues sur ce vaste océan austral ; il me paraît probable aussi qu’il se prolonge le plus au nord, vis-à-vis l’Océan atlantique austral, et vis-à-vis la mer de l’Inde, parce que nous y avons toujours trouvé la glace plus loin au nord que partout ailleurs ; ce