Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/69

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fureuse confirme ce que le savant et habile docteur Casimiro-Gomez Ortéga, botaniste du roi d’Espagne et intendant du jardin de botanique à Madrid, m’a raconté des vaisseaux de guerre espagnols qui ont été à Taïti, et qui en ont rapporté un gros morceau de soufre natif, de la plus belle cristallisation transparente. Ce morceau est déposé maintenant dans le cabinet royal d’histoire naturelle de Madrid. Au sommet des profondes vallées qui entrecoupent ces îles, on voit de grandes masses de rochers noirs et caverneux, remplis de paillettes de schorl blanches et de différentes couleurs ; en un mot, de véritable lave. Ces rochers sont entremêlés aussi d’une lave grise en forme de stalactite et poreuse, qui renferme du schorl noir ; enfin une pierre ferrugineuse, argileuse et lamelleuse, d’un brun rougeâtre sale.

» Je pense que les îles des Amis ont le même sol que celles de la Société, avec cette différence seulement qu’elles ne sont pas si hautes ni si remplies de rochers. Quand nous relâchâmes à Anamocka, en 1774, nous aperçûmes sur l’île Tofoua, le matin, une fumée qui, la nuit, paraissait enflammée. En passant entre cette île et O-ghao, nous finies des tourbillons considérables qui s’élevaient du milieu de l’île, et qui donnaient une odeur pareille à celle de la tourbe brûlée. Les particules dont l’atmosphère était remplie tombaient sur le vaisseau, et nous causaient une vive douleur à l’œil dès qu’elles le touchaient. Sur la côte septentrio-