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ce sable de pierres-ponces entremêlé de terreau noir produit par les végétaux tombés en putréfaction. Le volcan vomit ces cendres en si grande abondance, que souvent, dans une étendue de plusieurs milles alentour, il n’y a pas une feuille d’arbre, pas une plante, pas une herbe qui n’en soit entièrement couverte ; mais ces cendres forment un sol très-fertile, dans lequel tous les végétaux croissent avec la plus grande profusion. J’y remarquai un petit nombre de pierres éparses, qui étaient un mélange de quartz et de mica noir (syénite) : l’un des morceaux était même un granit grossier, revêtu d’un minerai noirâtre de fer.

» La principale roche de l’île, autant que j’ai pu en juger d’après les cantons qui environnent le havre, est composée de couches d’argile mêlées de terre alumineuse, et renfermant des rognons de craie pure ; elles ont environ six ponces d’épaisseur, et s’écartent très-peu de la ligne horizontale. Dans quelques endroits je trouvai un grès mou et noir, composé de cendres volcaniques et d’argile. J’ai observé çà et là une substance qu’on appelle ordinairement pierre cariée, qui est un tripoli argileux brun ; et entre la pierre cariée et le grès dont je viens de parler, se trouve une couche qui est un mélange de l’un et de l’autre. Dans les montagnes, entre le volcan et le port, j’ai rencontré une substance argileuse blanchâtre, d’où s’élevaient continuellement des vapeurs aqueuses et sulfureuses, qui en ren-