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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/114

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blés formaient leur nid. Les pailles-en-cul déposaient leurs œufs à terre sous les arbres : ils diffèrent beaucoup de l’espèce commune. Ils sont partout d’un blanc éclatant, un peu tacheté de rouge, et les deux longues plumes de leur queue sont d’un cramoisi foncé, ou d’un rouge de sang. Nos gens tuèrent une quantité considérable de ces divers oiseaux. Leur chair était peu délicate ; toutefois, comme nous ne vivions depuis long-temps que d’alimens salés, nous la trouvâmes assez bonne. Nous rencontrâmes une multitude de crabes rouges qui rampaient parmi les arbres, et nous prîmes plusieurs poissons que la mer, en se retirant, avait laissés dans des trous sur le récif.

» Il y a une lagune en dedans du récif, et nous trouvâmes, sur la portion du récif qui est en face, un grand banc de corail, qui offrait peut-être une des perspectives les plus riantes que la nature ait produites en aucun lieu du monde. Sa base était fixée à la côte, mais elle pénétrait si avant, qu’on ne pouvait la découvrir. Il semblait suspendu dans l’eau, dont la profondeur augmentait si brusquement, qu’à peu de distance la sonde rapportait sept à huit brasses. La mer était absolument calme, et le soleil, brillant de tout son éclat, montrait à nos regards étonnés les différentes espèces de corail qui offraient les formes les plus variées. Des coquillages épars formaient des nuances des plus riches couleurs, et ajoutaient encore à la beauté de cet aspect. La variété des formes