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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/149

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dont la formation prit assez de temps ; car ils s’approchèrent en inclinant le corps sur une jambe et en avançant un peu l’autre. Leur marche fut accompagnée d’un air pareil à celui qu’ils avaient chanté à leur première entrée sur le théâtre ; mais ils changèrent bientôt de ton pour déclamer des phrases avec des sons plus rudes. Sur ces entrefaites, leur danse s’anima, et ils finirent par pousser tous des acclamations et battre des mains. Cette partie du spectacle fut répétée plusieurs fois : ils formèrent encore deux cercles concentriques ; ils dansèrent et chantèrent des couplets sur un mouvement très-vif, et finirent par des transpositions très-adroites des deux cercles.

» Les derniers amusemens de cette nuit mémorable furent une danse exécutée par les principaux personnages de l’île. Elle ressembla, à quelques égards, à celle qui venait de finir ; le même nombre d’acteurs l’exécuta ; elle commença à peu près de la même manière ; mais elle se termina à chaque pause d’une façon différente, car les danseurs mirent une vivacité prodigieuse dans leurs mouvemens : ils balançaient leur tête d’une épaule à l’autre avec tant de force, que nous craignions de les voir se rompre le cou. Durant cette farce grotesque, ils se frappèrent les mains par un coup très-sec, et ils poussèrent des cris perçans à peu près semblables à ceux qu’on entend quelquefois dans les danses bouffonnes de nos théâtres d’Angleterre. Ils dessinèrent le triple demi-