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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/165

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fourmi avait gâté la plupart de ces graines ; mais les plantes d’ananas que j’y avais déposées croissaient à merveille.

» Finaou arriva de Vavaou le lendemain à midi ; il nous dit que le gros temps avait coulé bas plusieurs pirogues chargées de cochons, et d’autres choses qu’il amenait de cette île, et que les équipages avaient péri. Une nouvelle si affligeante ne sembla intéresser aucun des naturels ; quant à nous, nous le connaissions trop pour ajouter beaucoup de foi à son histoire. Vraisemblablement il n’avait pu se procurer à Vavaou ce qu’il nous avait promis : en supposant qu’il y eût embarqué des provisions, il les avait sans doute laissées à Hapaï, où il dut apprendre que Paoulaho était près de nous. Il savait bien que celui-ci aurait, comme son supérieur, le mérite et la récompense du voyage. Son mensonge cependant ne fut pas mal imaginé ; car le ciel avait été si orageux les derniers jours, que le roi et tous les chefs qui nous suivirent de Hapaï à Kotou étaient demeurés sur cette dernière île, n’osant pas, ainsi que nous, affronter le gros temps. Ils m’avaient prié de les attendre à Anamocka ; c’est pour cela que j’y vins une seconde fois, et que je ne me rendis pas directement à Tongatabou.

» Paoulaho et les chefs qui l’accompagnaient arrivèrent le 7 : j’étais à terre avec Finaou, qui sentit combien il avait eu tort de prendre un titre qui ne lui appartenait pas. Non-seulement il reconnut Paoulaho pour le roi de Tongata-