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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/20

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une femelle, avec leur chevreau ; et à Tomatonghinouranoc un verrat et une truie. Ils me promirent de ne pas les tuer ; mais j’avoue que je ne comptai pas beaucoup sur leur parole. J’appris a cette occasion que les animaux envoyés à terre par le capitaine Furneaux étaient tombés bientôt après entre les mains des naturels, et qu’il n’en restait aucun ; mais je ne pus rien savoir sur ceux que j’avais laissés, à mon second voyage, dans la baie de l’ouest et dans l’anse des Cannibales. Tous les insulaires à qui je parlai convinrent cependant que les bois situés derrière l’anse du vaisseau renfermaient des volailles qui y vivaient dans l’état sauvage ; et les deux jeunes Zélandais qui s’embarquèrent sur mon bord m’informèrent ensuite que Tiratou, chef du pays, très-aimé de ses compatriotes, avait beaucoup de coqs et de poules, et une des truies.

» Quand j’arrivai à la Nouvelle-Zélande, j’avais résolu d’y laisser non-seulement des chèvres et des cochons, mais des moutons, et un jeune taureau avec deux génisses, si je trouvais un chef assez puissant pour les garder et les défendre, ou un endroit solitaire qui me donnât lieu de croire que les naturels ne le découvriraient pas. Mais je ne rencontrai ni l’un ni l’autre, Tringobohi, que je vis dans mon second voyage, et qui à cette époque me parut un personnage de si grande importance, ne vivait plus. Il avait été tué cinq mois auparavant avec soixante et dix personnes de sa tribu, et