Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/225

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mieux les effets remarquables de l’habitude. Le bruit causé par les berceuses ne fut pas la seule chose qui nous empêcha de dormir ; les insulaires qui passèrent la nuit dans la maison causèrent souvent à haute voix ; ils se levèrent avant le jour, et ils firent un repas de poissons et d’ignames : les alimens furent apportés par un homme qui paraissait bien instruit de l’instant précis où il devait servir cette collation nocturne.

» Nous nous mîmes en route le lendemain, accompagnés de Fettafaihé, et nous longeâmes la côte orientale de la baie jusqu’à la pointe. Le terrain de cette côte est bien cultivé, mais on n’y voit pas un aussi grand nombre d’enclos qu’à Moua. Parmi beaucoup d’autres champs de bananiers, nous en remarquâmes un qui avait au moins un mille de long, qui se trouvait en bon état, et où les végétaux croissaient avec vigueur. Nous observâmes chemin faisant que Fettafaihé exerçait avec modération une grande autorité : au reste, il jouissait peut-être de ce pouvoir moins en sa qualité de chef qu’en qualité de prince de la famille royale. Il envoya chercher du poisson dans un endroit ; il exigea ailleurs qu’on lui apportât des ignames : il leva diverses contributions, et on exécuta ses ordres avec autant d’empressement que s’il avait été le maître absolu de toutes les propriétés. Lorsque nous fûmes arrivés sur la pointe de l’île, les insulaires parlèrent d’un de leurs compatriotes qui avait reçu un coup de