Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux nôtres ; ils indiquèrent le lieu du mouillage ; ils ajoutèrent que la relâche des bâtimens étrangers avait été de peu de jours, et qu’ils étaient partis pour Anamocka. Afin de nous instruire de l’époque de ce voyage, ils nous dirent le nom du Fettafaihé, prince avancé en âge, qui régnait alors, et de ceux qui lui avaient succédé jusqu’à Paoulaho, le cinquième roi, à compter de cette époque.

» D’après ce que nous avons dit du roi actuel, il est naturel de penser qu’il tient le plus haut rang dans ces îles ; mais, à notre grande surprise, nous avons vu le contraire. Latouliboulou, qu’on m’avait indiqué comme le roi lorsque j’arrivai à Tongatabou en 1773, et trois femmes, sont à quelques égards supérieurs à Paoulaho. Nous demandâmes ce qu’étaient donc ces personnages extraordinaires, distingués par le nom et le titre de tammaha[1] : on nous répondit que le dernier roi, père de Paoulaho, avait une sœur d’un rang égal au sien, et plus âgée que lui ; que cette sœur eut un fils et deux filles d’un homme qui arriva de l’île de Fidji, et que ces trois enfans, ainsi que leur mère, étaient supérieurs en dignité. Nous nous efforçâmes en vain de découvrir la cause de cette prééminence singulière des Tammaha ; nous ne pûmes savoir que les détails généalogiques dont je viens de parler, La mère et une des filles résidaient à

  1. Tamoloa signifie chef, dans le dialecte de Hamao ; et en changeant une seule lettre, dont l’articulation n’est pas très-marquée, on fait tammaha.