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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/48

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pas très-épaisses, et leur nez n’est point aplati comme celui des nègres : je ne me souviens pas d’avoir vu un nez véritablement aquilin. Leurs dents sont d’une largeur ordinaire, blanches et bien rangées ; ils ont les yeux grands et d’une extrême mobilité. Leur chevelure est noire, droite et forte, communément coupée sur le derrière de la tête, et relevée en touffe sur le sommet : celle de quelques-uns boucle naturellement ; on rencontre même des cheveux châtains. En général, la physionomie des jeunes gens est ouverte et assurée ; mais celle de la plupart des hommes d’un âge mûr est sérieuse : elle annonce assez souvent de la mauvaise humeur et de la réserve, surtout s’ils sont étrangers. La taille des femmes est plus petite que celle des hommes, mais leur forme ou leurs traits ne sont guère plus gracieux.

» Le vêtement des deux sexes est le même ; les hommes et les femmes se couvrent d’une pièce d’étoffe qui a environ cinq pieds de long et quatre de large. Ils la fabriquent avec le phormium ; c’est la plus importante et la plus compliquée de leurs manufactures. Afin d’embellir cet habit, ils y mettent des morceaux de peau de chien, ou le façonnent en compartimens dans les coins. Deux coins de la pièce d’étoffe passent sur les épaules, et s’attachent sur la poitrine avec le reste qui couvre le corps : une ceinture de natte tient le vêtement assujetti autour du ventre ; l’étoffe est quelquefois couverte de peau de chien ou de grandes plumes d’oiseaux qui paraissent