près de la côte. On voit sur les petites montagnes quelques arbres clairsemés ; d’autres parties de leur surface étaient nues et de couleur rougeâtre, ou couvertes de quelque chose qui ressemblait à de la fougère. En tout, l’île «st d’un aspect agréable, et la culture pourrait la rendre un des lieux les plus charmans du globe.
» Comme les habitans nous parurent nombreux et bien nourris, les moyens de subsistance que fournit cette terre doivent être abondans. Je serais curieux de connaître leur régime diététique ; car notre ami Maouroua nous dit qu’ils n’ont point de cochons ni de chiens, dont ils ont cependant ouï parler ; mais il nous apprit qu’ils ont des bananes, du fruit à pain et du taro. Les seuls oiseaux que nous y vîmes, furent quelques hirondelles de mer, des noddis, et d’autres oiseaux aquatiques : nous aperçûmes aussi un héron blanc sur le rivage.
» La langue des habitans de Mangia est un dialecte de l’idiome de Taïti ; mais leur prononciation, comme celle des Zélandais, est plus gutturale.
» Les insulaires de Mangia sont d’une belle figure ; ils ressemblent à ceux de Taïti et à ceux des Marquésas, plus qu’à aucune autre des peuplades que j’ai rencontrées dans le grand Océan. Leur peau est douce ; ils ne sont pas musculeux. Autant que nous avons pu en juger, ils ont cette disposition au plaisir qui dis-