d’essayer l’expédient que me conseillait M. Gore, et j’ordonnai qu’on en fit les préparatifs pour le lendemain.
» Le 3, à la pointe du jour, nous aperçûmes des pirogues qui venaient aux vaisseaux ; l’une d’elles accosta la Résolution. Les insulaires qui la montaient m’apportèrent un cochon, des bananes et des cocos ; ils me demandèrent un chien en échange, et ils refusèrent tout ce que je leur offris d’ailleurs. L’un de nos messieurs avait un chien et une chienne qui nous incommodaient beaucoup ; en les donnant, il aurait propagé sur cette terre la race d’un animal si utile ; mais ses vues n’étaient pas aussi nobles, et il ne se rendit point à ma proposition. O-maï fut plus généreux, il céda un chien favori qu’il avait amené de Londres. Les naturels reprirent le chemin de l’île, très-satisfaits de leur navigation.
» Sur les dix heures M. Gore partit avec deux canots de la Résolution, et un troisième de la Découverte, afin d’essayer l’expédition qu’il avait proposée. Je pouvais compter sur sa diligence et son habileté, et je lui permis de faire ce qu’il croirait le plus convenable. Deux des naturels qui étaient venus à bord l’accompagnèrent ; O-maï devait lui servir d’interprète. Les vaisseaux se trouvaient à une lieue de l’île, lorsque les canots partirent, comme il y avait peu de vent, nous ne pûmes arriver qu’à midi près du récif. Nous vîmes nos trois canots sur leurs grappins, à quelques pieds des bri-