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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/86

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nous rôtir ; il jugea comme nous, qu’ils avaient creusé le four afin d’apprêter notre repas. Le chef promit sur ces entrefaites d’envoyer chercher du fourrage pour notre bétail : mais ses émissaires ne revinrent qu’assez tard dans l’après-dîner, et ils ne rapportèrent qu’une petite quantité de tiges de bananier que l’on conduisit à nos canots.

» Nous essayâmes une seconde fois, M. Burney et moi, de regagner la grève ; et en y arrivant, nous fûmes arrêtés par des naturels qui semblaient y avoir été postés pour nous retenir. Lorsque je voulus me mettre dans l’eau, afin de passer sur le récif, l’un d’eux me prit par mes habits, et me tira en arrière. Je ramassai de petits morceaux de corail qu’ils m’enjoignirent de rejeter à terre ; et sur mon refus, ils eurent la hardiesse de me les ôter de force. J’avais aussi cueilli des plantes, et ils ne me permirent pas non plus de les garder. Ils enlevèrent à M. Burney un éventail qu’il avait reçu en présent au moment où il descendit sur la côte. O-maï m’avertit que j’avais mal fait de prendre du corail et de cueillir des plantes ; que, dans les îles du grand Océan, les étrangers ne peuvent se permettre ces libertés qu’après avoir reçu des fêtes pendant deux ou trois jours.

» Voyant que le seul moyen d’obtenir un meilleur traitement était de nous soumettre à leur volonté, nous retournâmes à l’endroit dont nous étions partis pour gagner la grève ;