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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/89

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arbres en pénétrant dans l’intérieur de l’île.

» Nous remarquâmes aussi que la plupart de ceux que nous avions vus à bord des vaisseaux étaient d’une classe inférieure ; car un grand nombre de ceux que nous aperçûmes à terre avaient l’air plus distingué, et un teint plus blanc. Leur chevelure longue, noire et touffue, était ordinairement nouée sur le sommet de la tête. La plupart des jeunes gens pouvaient servir de modèles aux artistes pour la taille ; leur visage avait autant de délicatesse que celui des femmes, et ils paraissaient d’un caractère aussi doux. D’autres, plus avancés en âge, avaient de l’embonpoint ; la peau de tous indistinctement nous sembla très-fine. Une pièce d’étoffe, ou une natte qui était placée autour des reins, et qui couvrait les parties que cache la pudeur, composait en général leur vêtement ; mais quelques-uns portaient de jolies nattes entremêlées de noir et de blanc, qui formaient une sorte de veste sans manches, et d’autres avaient des chapeaux de forme conique, de bourre de coco, artistement tissue avec de petits grains faits de coquillages. Leurs oreilles étaient percées et ornées de morceaux de la partie membraneuse d’une plante, ou d’une fleur odoriférante, qui me parut être une espèce de gardenia. Nous distinguâmes des hommes de la classe supérieure qui avaient, ainsi que les chefs, deux petites balles, tirées d’un os d’animal, suspendues à leur cou par une multitude de cordelettes. Les chefs déposèrent leurs plumes rouges