Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Le lendemain de notre arrivée, j’allai rendre à Oréo, roi de l’île, la visite que j’avais reçue de lui la veille ; je lui donnai une robe de toile, une chemise, un chapeau de plumes rouges de Tongatabou, et d’autres choses de moindre valeur. Je le ramenai dîner à bord, ainsi que quelques-uns de ses amis.

» Dans la nuit du 12 au 13, Jean Harrison, l’un des soldats de marine qui était en faction à l’observatoire, déserta, et emporta son fusil et son équipage : je sus le matin de quel côté il avait tourné ses pas ; j’envoyai un détachement à sa poursuite ; nos gens revinrent le soir sans avoir pu en apprendre de nouvelles. Le lendemain, je m’adressai au chef, et je le priai de m’aider de tous ses moyens à retrouver le fugitif. Il me promit d’envoyer quelques-uns des insulaires après le déserteur, et il me fit espérer qu’on me le ramènerait le même jour. Mon soldat n’arrivait point, et je pensai qu’Oréo n’avait fait aucune démarche. Nous avions alors une foule de naturels autour des vaisseaux, et il se commettait des vols. Les insulaires craignirent les suites de ces larcins ; un très-petit nombre s’approchèrent de nous le 15 ; le chef lui-même prît l’alarme ainsi que les autres, et il s’enfuit avec toute sa famille. Je crus avoir une belle occasion de les contraindre à livrer le déserteur : on m’informa qu’il était à un endroit appelé Hamoa, de l’autre côté de l’île. Je fis armer deux canots, et je me rendis à Hamoa, accompagné de l’un des naturels. Nous