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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/146

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troupeaux de chacun des quadrupèdes et de chacune des volailles que nous y avons portés d’Europe.

» Quand cette propagation sera bien établie, ces îles offriront aux navigateurs des rafraîchissemens plus abondans et plus variés que toutes les autres parties du monde, et même, dans leur état actuel, je ne connais point de relâche meilleure. Des observations répétées durant plusieurs voyages m’ont appris que, si des divisions intestines ne les troublent point, et lorsqu’elles vivent en bonne intelligence, ce qui a lieu depuis quelques années, on y trouve une quantité considérable de diverses productions du sol, et en particulier des cochons.

» Si nous avions eu à bord plus de choses propres aux échanges, et assez de sel, je crois que nous aurions pu saler la quantité de porcs nécessaires à la consommation des deux vaisseaux pendant une année : mais notre relâche aux îles des Amis, et notre long séjour à Taïti et sur les terres des environs, avaient épuisé nos marchandises, et surtout nos haches, qu’on exigeait ordinairement lorsque nous demandions à acheter des cochons. Le sel qui nous restait à notre arrivée sur ces parages suffisait à peine pour saler quinze barriques de viande. Nous en salâmes cinq barriques aux îles des Amis, et les dix autres à Taïti. Le capitaine Clerke en sala une quantité proportionnée pour la Découverte.

» Les Européens ont abordé si souvent à ces