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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/153

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l’atmosphère, et ils croient néanmoins avoir formé des pronostics généraux sur leurs effets. Lorsque les vagues produisent un son creux et battent la côte, ou plutôt le récif, avec lenteur, ils comptent sur un beau temps ; mais si les flots produisent des sons aigus, et s’ils se succèdent avec rapidité, ils s’attendent à un mauvais temps.

Il n’y a peut-être pas dans le monde entier de canton d’un aspect plus riche que la partie sud-est de Taïti. Les collines y sont élevées, escarpées et raboteuses en plusieurs endroits ; mais des arbres et des arbrisseaux les couvrent tellement jusqu’au sommet, qu’en les voyant on a bien de la peine à ne pas attribuer aux rochers le don de produire et d’entretenir cette charmante verdure. Les plaines qui bordent les collines vers la mer, et les vallées adjacentes, offrent une multitude de productions d’une force extraordinaire ; à la vue de ces richesses du sol, le spectateur est convaincu qu’il ne se trouve pas sur le globe de lieu où la végétation soit plus vigoureuse et plus belle. La nature y a répandu des eaux avec la même profusion ; on y trouve des ruisseaux dans chaque vallée ; ces ruisseaux, à mesure qu’ils s’approchent de l’Océan, se divisent souvent, en deux ou trois branches qui fertilisent les plaines sur leur passage. Les habitations des naturels sont dispersées sans ordre au milieu des plaines ; et quand nous les regardions des vaisseaux, elles nous offraient des points de vue délicieux. Pour aug-