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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/327

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seaux ni arbres, non plus que sur le continent. Un petit terrain bas, près de la grève, où il débarqua, produisait une quantité considérable de pourpier sauvage, de pois, d’angélique, etc. Il en remplit le canot, et il fit mettre ces légumes dans la soupe. Il vit un renard, quelques pluviers et divers petits oiseaux ; il rencontra des cabanes en ruine, construites en partie sous terre. Ainsi des hommes avaient été depuis peu sur cette île, et il est clair que les habitans de la côte voisine y viennent pour un objet quelconque ; car il y avait un sentier battu d’une extrémité à l’autre. Il trouva, à peu de distance de la grève où il mit à terre, un traîneau. Il le jugea semblable à ceux qu’emploient les habitans du Kamtchatka pour faire leurs transports sur la glace ou sur la neige. Il avait dix pieds de longueur et vingt pouces de large ; il était garni de ridelles par le haut, et d’os par en bas ; sa construction lui parut heureuse ; ses diverses parties étaient jointes d’une manière très-soignée, les unes avec des chevilles de bois, et la plupart avec des courroies ou des lanières de baleine, ce qui le persuada que c’était un ouvrage des naturels du pays. Il avait espéré pouvoir de cette île apercevoir la côte et la mer dans l’ouest ; mais la brume était si épaisse de ce côté, que la vue ne s’étendait pas plus loin qu’étant à bord.

Ayant continué à faire route au nord, il se trouva le 9 par le travers d’un promontoire très-haut et très-escarpé, qu’il nomma le Cap