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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/368

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prit inventif, et que la peine ne rebute pas.

» Je n’ai jamais aperçu d’âtre ou de foyer dans leurs cabanes ; elles sont éclairées et échauffées par des lampes qui sont très-simples, et qui cependant remplissent très-bien l’objet auquel on les destine ; c’est tout uniment une pierre plate creusée dans l’un des côtés ; ils mettent dans la partie creuse de l’huile mêlée à de l’herbe séchée qui tient lieu de mèche. Les hommes et les femmes se chauffent souvent sur une de ces lampes ; ils les placent alors entre leurs jambes, sous leurs vêtemens, et ils les y tiennent quelques minutes.

» Ils produisent du feu par collision et par frottement : quand ils veulent employer la première de ces deux méthodes, ils frappent l’une contre l’autre deux pierres, l’une desquelles a été bien enduite de soufre : s’ils veulent mettre en usage le second expédient, ils se servent de deux morceaux de bois ; l’un est un bâton d’environ dix-huit pouces de longueur, et l’autre un reste de planche ; l’extrémité du bâton est pointue, et, après l’avoir appuyé fortement sur la planche, ils le tournent avec agilité comme on tourne une vrille, et au bout de quelques minutes ils produisent du feu. Cette méthode est usitée dans un grand nombre de pays ; on la trouve au Kamtchatka, au Groënland, au Brésil, à Taïti, à la Nouvelle-Hollande, et vraisemblablement ailleurs. Des savans et des littérateurs ingénieux ont voulu en conclure que les peuplades parmi lesquelles on la voit