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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/61

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» Nous revînmes le soir d’Oparri, où nous laissâmes O-tou et la famille royale. Je ne vis aucun de ses parens jusqu’au 12 ; ce jour-là ils vinrent tous, excepté le roi. Ils me dirent que le prince était allé à Attahourou pour assister à un autre sacrifice humain que les chefs de Tierebou avaient ordonné. Puisqu’ils immolèrent deux hommes dans l’intervalle de peu de jours, il est malheureusement trop sûr que les victimes de cette superstition barbare sont bien nombreuses. Je serais allé voir ce second sacrifice, si je l’avais appris assez tôt ; il n’était plus temps. Je manquai aussi, parce qu’on m’en instruisit trop tard, une solennité publique qui avait eu lieu la veille à Oparri. O-tou, selon le cérémonial usité en pareille occasion, y rendit aux amis et aux partisans du roi Toutaha les terres et les biens qu’on leur avait ôtés depuis la mort de leur chef. Le sacrifice humain dont je parlai tout à l’heure mit vraisemblablement le dernier sceau à la révocation de l’arrêt.

» Le 13 au soir, O-tou revint d’Attahourou, où il était allé exercer la plus désagréable de ses fonctions de souverain. Le lendemain, nous montâmes, devant lui à cheval, le capitaine Clerke et moi, et nous fîmes le tour de la plaine de Matavaï ; la foule nombreuse qui nous examinait fut saisie d’étonnement, et parut aussi émerveillée que si elle avait vu des Centaures. O-maï avait déjà essayé une fois ou deux de monter à cheval ; mais il avait toujours été jeté par terre avant de se mettre en selle, et les