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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/63

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Non-seulement ils éloignèrent de nous les voleurs pendant la nuit, ils observèrent encore tout ce qui se passait durant le jour ; ils ne manquaient pas de mettre à l’amende les filles qui avaient des liaisons avec les matelots, et ils infligeaient cette peine régulièrement chaque matin, de cette manière, les soins que se donna le roi pour notre sûreté lui valurent des contributions avantageuses.

» O-tou me dit qu’il devait aller le lendemain à Oparri, pour donner audience au grand personnage de Bolabola qu’on m’avait annoncé comme un dieu, et il me proposa de m’y mener : espérant que j’y verrais quelque chose digne de remarque, j’acceptai son invitation. Le 16 au matin, nous le suivîmes à Oparri, M. Anderson et moi. Nous n’aperçûmes rien d’intéressant ou de curieux. Etary et son cortége présentèrent à O-tou des étoffes grossières et des cochons : chacun de ces présens fut accompagné de quelques cérémonies et d’un petit discours. Le roi Etary et plusieurs autres chefs tinrent ensuite conseil sur l’expédition d’Eimeo. Etary parut d’abord la désapprouver ; mais ses argumens ne firent aucune impression sur l’assemblée. Il était trop tard pour montrer les inconvéniens de cette guerre ; car on sut le lendemain que Toaouha, Potatou, et un troisième chef, avaient déjà mis à la voile avec l’escadre d’Attahourou. Un messager qui arriva le soir vint dire que l’armée de Taïti avait débarqué à Eimeo, et que des escarmouches avaient