qu’à ce que les vaches et les brebis eussent produit des veaux et des agneaux. Je l’avertis qu’il serait alors le maître d’offrir à ses amis des individus de ces deux races ; et d’en envoyer sur les îles voisines.
» Nous quittâmes Etary et sa petite troupe, qui vraisemblablement ne tardèrent pas à se repentir de la sottise qu’ils venaient de faire, et nous accompagnâmes O-tou à un autre village peu éloigné de là. Nous y trouvâmes les domestiques d’un chef dont j’oubliai de demander le nom ; ces domestiques nous attendaient avec un gros cochon, un cochon de lait et un chien qu’ils voulaient présenter au roi de la part de leur maître. Ils les présentèrent en effet, en observant le cérémonial accoutumé ; et l’un d’eux, qui prononça un discours, s’informa au nom de son maître de la santé d’O-tou, et des principaux personnages de sa cour. Un des ministres d’O-tou répondit à ce compliment, et on parla ensuite de la guerre d’Eimeo, sur laquelle on discuta longuement. Les députés du chef désiraient qu’on fît la guerre d’une manière vigoureuse, et ils conseillèrent à O-tou d’offrir aux dieux un sacrifice humain. Un second chef, qui ne s’éloignait guère de la personne du roi, s’y opposa ; et il nous parut qu’il motivait très-bien son avis. Je fus convaincu de plus en plus qu’O-tou ne mettait point d’ardeur à la poursuite de cette guerre : il reçut alors des messages multipliés de Toaouha, qui le pressait vivement de lui envoyer du secours.