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de se sauver fut un esclave de la Compagnie hollandaise, qui, se défiant de quelque trahison à la vue d’une mèche allumée qu’il découvrit, se hâta de sortir sans avoir averti ses maîtres, et porta la nouvelle de leur infortune au château d’Axim.

Le principal commerce d’Axim est avec les vaisseaux d’interlope. Malgré les rigoureuses lois des Hollandais du fort, ils trouvent le moyen de tromper la vigilance du gouverneur ; de sorte que la compagnie de Hollande ne tire pas la centième partie de l’or du pays.

La rivière d’Axim est à peine navigable pour des canots ; mais elle roule de l’or dans son sable. Les habitans font leur principale occupation de chercher ce précieux métal, et plongent quelquefois l’espace d’un quart d’heure. Leur méthode est de plonger la tête la première, en tenant à la main une calebasse qu’ils remplissent de sable ou de tout ce qui se trouve au fond de l’eau. Ils répètent ce travail jusqu’à ce qu’ils soient fatigués, ou qu’ils croient avoir tiré assez de matière. Alors s’asseyant sur la rive, ils mettent deux ou trois poignées de leur sable dans une gamelle de bois ; et, la tenant dans la rivière, ils remuent le sable avec la main pour faire emporter les parties les plus légères par le courant de l’eau. Ce qui reste au fond de la gamelle est une poudre jaune et pesante, qui est quelquefois mêlée de grains beaucoup plus gros : c’est ce qu’on appelle l’or lavé. Il est ordinairement fort pur ;