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lent pas si bien que les verts du Brésil. Quoiqu’on en trouve sur toute la côte, ils n’y sont pas en si grand nombre que dans l’intérieur des terres, d’où ils viennent presque tous : ceux de Benin, de Callahar et du cap Lopez, sont les plus estimés, parce qu’on les apporte de fort loin ; mais, outre qu’ils sont ordinairement trop vieux, ils n’ont pas la même docilité. Tous les perroquets de la côte, ceux du promontoire de Guinée et des lieux qu’on vient de nommer sont bleus ; et ce qui doit paraître fort étrange, ils sont plus chers qu’en Hollande : on ne fait pas difficulté de donner trois, quatre et cinq livres sterling (72, 96 et 120 fr.) pour un perroquet qui sait parler.

On y voit une espèce de petites perruches, que les Nègres appellent abourots. Elles se laissent prendre au filet comme les alouettes, et aiment à se rassembler en troupes dans les champs de blé. Elles se portent entre elles une singulière affection, comme les tourterelles : elles ne sont pas moins remarquables par la beauté de leur plumage ; elles ont le corps vert et la tête orangée. On en voit une autre sorte qui est un peu plus grosse, et qui a le plumage rouge, avec une tache noire sur la tête, et la queue noire.

Les voyageurs parlent aussi de l’oiseau à couronne, qui se trouve sur la côte d’Or, et qui n’a pas moins de dix couleurs : son plumage est un mélange admirable de vert, de rou-