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On le regarde comme le plus léger de tous les animaux qui nagent. Les dorades se laissent prendre aisément lorsqu’elles sont pressées par la faim.

La bonite est un fort bon poisson, mais inférieur à la dorade ; on la prend dans les lieux où la mer est le plus agitée.

Les Anglais du cap Corse regardent le poisson royal comme un des meilleurs et des plus délicats de la côte ; mais il demande d’être pris dans la saison qui lui convient : sa pleine longueur est d’environ cinq pieds. Quelquefois on en découvre des troupes nombreuses au long du rivage. Plusieurs écrivains le nomment seffer, d’autres nègre, parce qu’il a la peau noire.

On trouve assez abondamment dans cette mer un poisson de la grosseur des morues de l’Europe, qui porte le nom de morue du Brésil ; il est fort gras et d’un excellent goût.

Outre les poissons précédens et une infinité d’autres, qui servent de nourriture ordinaire aux habitans de la côte, il y en a de différentes sortes qui sont fort remarquables par leur grandeur, leur force et leurs autres qualités.

Le plus monstrueux habitant des mers est le cachalot, qui a reçu des Hollandais le nom de noordkaper, et des Français celui de souffleur.

Le poisson fétiche a tiré ce nom du respect ou de l’espèce de culte que les Nègres lui rendent. C’est un poisson d’une rare beauté ; sa peau qui est brune sur le dos, devient plus