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d’une grande variété de fleurs d’une beauté et d’une odeur extraordinaires ; mais elles servent de retraite à quantité de serpens, entre lesquels on trouve le céras ou le serpent cornu. On y voit aussi des cailloux de différentes formes et de diverses couleurs.

Les Namaquas sont divisés en deux nations : l’une des grands, et l’autre des petits Namaquas ; ceux-ci habitent la côte ; les grands occupent le pays voisin du côté de l’est. Ces deux peuples diffèrent entre eux dans leur gouvernement et dans leurs usages ; mais ils se ressemblent par la force, le valeur et la prudence ; ils sont également respectés de tous les autres Hottentots. Kolbe les représente comme les nègres les plus sensés qu’il ait vus, dans cette région. Ils parlent peu ; leurs réponses sont courtes et réfléchies. Ils peuvent mettre en campagne une armée de vingt mille hommes. Le territoire des deux nations est rempli de montagnes où l’herbe ne peut pénétrer au travers du sable et des pierres qui les couvrent. Les vallées ne sont pas plus fertiles. Il n’y a dans tout le pays qu’un petit bois et une fontaine. La rivière de l’Éléphant qui le traverse est la seule ressource des habitans pour se procurer de l’eau. Les lieux qu’elle arrose sont la retraite d’une infinité de bêtes farouches, surtout d’une sorte de daims mouchetés qui sont propres à ces cantons. Ils sont moins gros que ceux de l’Europe, mais d’une légèreté qui surpasse l’imagination. Leurs taches