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rivières, où l’on trouve diverses espèces de poissons d’eau douce, et quelquefois de mer, entre lesquelles on voit souvent paraître le lamantin, en font un séjour également riche et agréable. Kolbe apprit par de bonnes informations, que plusieurs Européens, en traversant les bois, y avaient trouvé des cerisiers et des abricotiers chargés de fruits, sans avoir rencontré un éléphant ni un buffle, quoique ces deux espèces d’animaux soient fort communs dans tous les autres pays des Hottentots ; mais il y a beaucoup d’apparence que les habitans les tuent lorsqu’ils paraissent, ou les chassent de leurs limites. Une troupe de marchands hollandais, qui étaient venus chercher des bestiaux dans cette province, se laissèrent un jour engager dans un bois où les habitans fondirent sur eux avec leurs zagaies et leurs flèches. Ils crurent leur perte inévitable. Cependant, ayant eu le bonheur de se rallier avant d’avoir reçu la moindre blessure, ils firent une décharge qui refroidit l’emportement de leurs ennemis, et qui les força de prendre la fuite. Le jour suivant ces hostilités se terminèrent par un traité d’amitié. Un capitaine des Khamtovères, qui savait quelques mots de hollandais, se remit entre leurs mains avec ce discours. « Nous nous sommes crus supérieurs à toute autre nation par les armes, mais nous reconnaissons que les Hollandais nous ont vaincus, et nous nous soumettons à eux comme à nos maîtres. »