Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vif pour les boutons de cuivre et pour les petites plaques de même métal, qui n’ont pas cessé jusqu’à présent d’être fort à la mode au Cap. Un petit fragment de glace de miroir est si précieux dans leur nation, que les diamans ne sont pas plus estimés en Europe. Les pendans d’oreilles et les colliers de verre ou de cuivre sont des distinctions qui n’appartiennent qu’aux personnes du premier rang, mais leur méthode est de les porter suspendus à leur chevelure ; ils donnent volontiers leurs bestiaux en échange pour toutes les bagatelles de cette espèce.

Il ne faut pas oublier le principal article, celui dont les hommes, les femmes et les enfans sont également idolâtres : c’est l’usage de se graisser le corps avec du beurre ou de la graisse de mouton mêlée avec la suie de leurs chaudrons ; ils renouvellent cette onction autant de fois qu’elle se sèche au soleil. Comme le peuple n’a pas toujours du beurre frais ou de la graisse nouvelle, on sent de fort loin un Hottentot à son approche ; mais les personnes riches sont plus délicates, et n’emploient que le meilleur beurre. Il n’y a point de partie du corps qui soit exceptée ; ceux qui sont assez riches pour ne pas manquer de graisse en frottent jusqu’à leurs krosses ou leurs mantes de peau. Les différences de cette graisse sont la principale distinction entre les riches et les pauvres. D’un autre côté, ils ont la graisse de poisson en horreur, et non-seulement ils n’en