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passe entre deux et qui fait l’office d’une scie. Il ne reste qu’à le faire cuire au feu dans un trou qu’on creuse sous terre. Cette dernière opération lui donne une dureté surprenante, avec une couleur de jais qui se soutient merveilleusement, et que les Hottentots attribuent au mélange des œufs de fourmis.

Leurs forgerons sont d’autant plus admirables, qu’ils forgent le fer tel qu’il sort des mines, qui sont en abondance dans toutes les parties du pays, sans y employer d’autre secours que des pierres : ils ouvrent un grand trou sur un terrain élevé. Un pied et demi plus bas, ils en font un autre pour recevoir le métal fondu, qui passe de l’un à l’autre par un canal de communication. Avant de mettre le minéral dans le grand trou, ils font autour de l’ouverture un feu capable de l’échauffer dans toutes ses parties. Ensuite ils y jettent le minéral, sur lequel ils continuent d’entretenir ce feu jusqu’à ce qu’il descende en fusion. Aussitôt qu’il est refroidi, ils le brisent en pièces avec des pierres fort dures ; et, remettant ces pièces au feu, ils n’emploient que des pierres au lieu de marteaux pour en forger des armes et d’autres ustensiles. Ils fondent quelquefois le cuivre par la même méthode ; mais l’usage qu’ils en font est borné à quelques bijoux pour leur parure. Ils le mettent en œuvre, et le polissent avec une industrie surprenante.

Le commerce des Hottentots ne consiste qu’en échanges : ils n’ont point de monnaie