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qu’on leur fait sont pressantes, ils apportent pour excuse une tradition qui leur apprend que leurs premiers parens, ayant offensé ce dieu, ont été condamnés avec toute leur postérité à l’endurcissement du cœur ; de sorte que, s’ils le connaissent peu, ils confessent qu’ils n’ont pas beaucoup d’inclination à le connaître et à le servir mieux.

Ils rendent des adorations à la lune, dans des assemblées qu’ils font la nuit en plein champ. Ils lui sacrifient des bestiaux et lui offrent de la chair et du lait. Ces sacrifices se renouvellent constamment aux pleines lunes. Ils félicitent cet astre de son retour ; ils lui demandent un temps favorable, des pâturages pour leurs troupeaux, et beaucoup de lait. Ils la regardent comme un gounga inférieur qui représente le grand.

Ils honorent aussi, comme une divinité favorable certain insecte de l’espèce des cerfs-volans, qui est particulier à cette région. Sa grandeur est à peu près celle du doigt d’un enfant. Son dos est vert, et son ventre est tacheté de blanc et de rouge. Il a deux ailes et deux cornes. Dans quelques lieux qu’ils puissent l’apercevoir, ils lui adressent les plus grandes marques de respect et d’honneur. Lorsqu’il paraît dans un kraal, tous les habitans s’assemblent pour le recevoir, comme si c’était un dieu descendu du ciel.

Les Hottentots rendent une espèce de culte ou de vénération religieuse à leurs saints, c’est-