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qu’à cheval, et leur pays étant fort éloigné au nord-ouest, ils ne peuvent marcher vers le sud que dans la saison du fourrage. Le roi de Dahomay fut bientôt informé de leur approche. Il avait éprouvé dans une autre guerre les désavantages de son armée, qui n’était composée que d’infanterie. La crainte du sort qu’il avait fait éprouver à tous ses voisins lui fit prendre la résolution d’enterrer toutes ses richesses, de brûler ses villes, et de se retirer dans les bois avec tous ses sujets. C’est la ressource ordinaire des Nègres lorsqu’ils désespèrent de la victoire. Comme ils n’ont point de places fortes, ceux qui sont maîtres de la campagne ne trouvent point de résistance dans toute l’étendue des plus grands états.

Ainsi le roi de Dahomay trompa l’espérance de ses ennemis. Les Yos le cherchèrent long-temps : il était enfoncé dans l’épaisseur des bois. Enfin la saison des pluies les força de se retirer ; et les Dahomays, sortant de leurs retraites, rebâtirent tranquillement leur ville.

Ce fut vers le même temps, c’est-à-dire au commencement de juillet 1729, que le gouverneur Wilson, quittant le pays de Juida, laissa M. Testesole pour lui succéder. Il y avait plusieurs années que ce nouveau chef du comptoir anglais demeurait en Guinée ; ainsi l’expérience aurait dû suppléer seule à ce qui lui manquait du côté de la prudence et de la modération. Quoiqu’il eût fait plusieurs visites au roi de Dahomay dans son camp, et qu’il y eut été