nous, donna ordre de démarrer. Nous renvoyâmes
tous les insulaires vers les huit heures
du soir ; Eappo et le fidèle Kaïrikia nous firent
de tendres adieux. Nous appareillâmes immédiatement
après, et nous sortîmes de la baie.
Les naturels bordaient en foule le rivage, et à
mesure que nous passâmes devant eux, ils reçurent
nos derniers adieux avec toutes les
marques possibles d’affection et de bienveillance.
» Le capitaine Clerke, qui prit le commandement des vaisseaux après la mort du capitaine Cook, acheva la reconnaissance des îles Sandwich, avant de gagner les parages du nord, et d’essayer une seconde fois le passage en Europe par le nord de l’Asie et par celui de l’Amérique. Il mouilla le Ier mars à l’île d’Atouaï, où notre infortuné commandant avait déjà relâché.
» Nous fûmes à peine établis dans notre ancien mouillage, que deux pirogues arrivèrent le long du bord de nos vaisseaux ; mais nous observâmes que les naturels ne nous recevaient pas avec autant de cordialité et de satisfaction que lors de notre première relâche. Dès qu’ils furent à bord, l’un d’eux nous dit que nous avions donné à leurs femmes une maladie dont plusieurs personnes des deux sexes étaient mortes ; il était lui-même attaqué de cette maladie. Comme il n’y avait pas dans le pays la plus légère apparence de ce venin quand nous y vînmes pour la première fois, je crains