res de bois dont les traits du visage offraient
des contorsions bizarres ; une longue pièce de
bois sculptée en forme de cône renversé s’élevait
du sommet de leurs têtes, et le corps était
enveloppé d’une étoffcrouge. Nous y rencontrâmes
un jeune homme d’une haute taille, qui
avait la barbe fort longue ; il présenta ces figures
au capitaine, et, après avoir chante, de
concert avec Koah, une espèce d’hymne, il
nous conduisit à l’extrémité du moraï, où
étaient les cinq poteaux dont j’ai parlé. Douze
figures étaient rangées en demi-cercle au pied
de ces poteaux, et devant la figure du milieu
s’élevait une haute table qui ressemblait exactement
aux ouhattas des Taïtiens. Sur cette
table était étendu un cochon pouri, et au-dessous
on voyait des morceaux de cannes à
sucre, des cocos, du fruit à pain, des bananes
et des patates. Koah, ayant placé le capitaine
sous la table, prit le cochon entre ses mains ;
et, après avoir adressé a notre commandant un
second discours aussi long que le premier, et
prononcé avec beaucoup de véhémence et de
rapidité, il laissa tomber le cochon par terre.
Il engagea ensuite le capitaine à monter sur
l’échafaud ; ils y montèrent l’un et l’autre, non
sans avoir couru de grands risques de se laisser
tomber. Dix hommes qui apportaient un
cochon en vie et une grande pièce d’étoffe rouge,
arrivèrent alors en silence et en procession à
l’entrée du sommet du moraï ; ils s’arrêtèrent
lorsqu’ils eurent fait quelques pas, et ils se
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DES VOYAGES