plus hautes ; car, dans les îles, l’effet de la chaleur
de l’air de la mer doit nécessairement faire
monter la ligne de la neige, à latitudes égales,
plus haut que lorsque l’atmosphère est refroidie
de tous les côtés par un espace immense de
neige perpétuelle.
» La côte du sud-est offre un aspect triste et affreux. Tout le pays paraît avoir été bouleversé par une catastrophe terrible. Le sol est couvert partout de cendres volcaniques, et coupé en plusieurs endroits de sillons noirs qui se prolongent vers la mer, et qui semblent marquer le cours de la lave vomie par le mont Roa il ne doit pas y avoir très-long-temps. Le promontoire méridional semble n’être composé que de scories de volcans. Sa pointe, qui s’avance dans la mer, ne consiste qu’en rochers crevassés et brisés, entassés confusément les uns sur les autres, et terminés par des sommets aigus.
» Malgré l’aspect lugubre de cette partie de l’île, on y voit beaucoup de villages épars. La raison de cette population nombreuse est toute simple : les insulaires, n’ayant point de bétail, n’ont pas besoin de pâturages, et préfèrent par conséquent les terrains les plus commodes pour la pêche, ou les plus convenables pour y cultiver des ignames ou des bananes Or, au milieu de ces ruines entassées il y a plusieurs espaces de sol fertile qui sont soigneusement cultivés, et la mer voisine abonde en poisson excellent. Les côtes septentrionale et méridionale n’offrent