laires ; ils apportèrent un cochon cuit au four,
un poudding, du fruit à pain, des cocos et des
légumes. Lorsqu’ils furent près de nous, Kaïrikia
se mit à leur tête, et ayant présenté le
cochon à notre commandant avec les cérémonies
que j’ai déjà décrites, il commença des
chants pareils à ceux que nous avions déjà entendus,
et ses camarades répondirent à chacun
de ses versets. Nous observâmes que la longueur
des versets et des répons diminua peu à peu ;
que, vers la fin, Kaïrikia ne disait plus que deux
ou trois mots, et que les autres lui répondaient
seulement par l’expression d’orono.
» Quand cette offrande, qui dura un quart d’heure, fut terminée, les insulaires s’assirent en face de nous ; ils se mirent à découper le cochon, à peler les végétaux et à casser les cocos. Quelques-uns firent de l’ava : ils suivent dans la composition de cette liqueur le procédé des habitans des îles des Amis. Kaïrikia prit ensuite une portion de l’amande d’un coco, qu’il mâcha, et, l’ayant enveloppée d’un morceau d’étoffe rouge, il en frotta le visage, le derrière de la tête, les mains, les bras et les épaules du capitaine. L’ava fut ensuite servie à la ronde ; et lorsque nous en eûmes goûté, Koah et Paria divisèrent la chair du cochon en petits morceaux, qu’ils nous mirent dans la bouche. Je n’avais point de répugnance à souffrir que Paria, qui était très-propre, me donnât à manger ; mais le capitaine, à qui Koah rendait le même office, se souvenant du cochon