tendresse et des soins extrêmes des femmes
pour leurs enfans ; les hommes les aidaient
souvent dans ces occupations domestiques avec
un empressement qui honore leur cœur.
» Cook ajoute une remarque intéressante sur les habitans de l’île d’Atouaï. Dans toutes les occasions, nous les trouvâmes pénétrés du sentiment de leur infériorité ; cette manière de se rendre justice est d’autant plus estimable que chacun connaît l’orgueil déplacé du Japonais civilisé, ou du sauvage groënlandais. Nous eûmes beaucoup de plaisir à observer avec quelle tendresse les mères soignaient leurs enfans, et avec quel empressement les hommes les aidaient dans ces aimables soins : ils sont donc, à cet égard, bien supérieurs aux peuples grossiers, qui regardent les femmes et les enfans comme des choses plus nécessaires que désirables ou dignes d’attention.
» Il faut observer toutefois que, si l’on juge de leur civilisation par les égards pour les femmes, l’une des méthodes les plus sures lorsqu’on veut éclaircir des questions de cette espèce, on ne la croira pas fort avancée. Non-seulement on ne permet pas aux femmes de manger avec les hommes, on leur interdit les alimens des meilleures qualités. Elles ne peuvent manger du porc, de la tortue, non plus que de plusieurs sortes de poissons, et quelques espèces de bananes. On nous dit qu’une pauvre fille avait été cruellement battue pour avoir mangé sur notre bord une de ces choses