font cinq ou six touffes séparées. Ils les barbouillent
avec une argile grise, mêlée de coquilles
réduites en poudre, qu’ils conservent
en boules, et qu’ils mâchent jusqu’à ce qu’elle
devienne une pâte molle, quand ils veulent
s’en servir. Cette composition entretient le
lustre de leur chevelure, et la rend quelquerois
d’un jaune pâle.
« Les hommes et les femmes portent des colliers qui ne sont autre chose que des cordelettes de petits coquillages tachetés. Ils ont un ornement qui a la forme du pied d’une coupe d’environ deux pouces de long et d’un demi-pouce de large : il est de bois, de pierre ou d’ivoire, et très-bien poli ; ils le suspendent à leur cou avec de jolis fils de cheveux tressés, composés quelquefois de plus de cent mèches Quelques-uns, au lieu de cet ornement, suspendent sur leur poitrine une petite figure humaine en os.
» Les deux sexes font aussi usage de l’éventail ou de chasse-mouche ; les éventails les plus communs sont de fibres de coco, flottantes et attachées à un manche uni et poli : ils y emploient aussi les plumes de la queue du coq et du paille-en-cul ; mais les plus précieux sont ceux qui ont un manche tiré de l’os du bras ou de la jambe d’un ennemi tué dans les batailles : les insulaires les conservent avec beaucoup de soin, et ils se les transmettent de père en fils comme des trophées d’un prix inestimable.