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HISTOIRE GÉNÉRALE


une espèce de masque tiré d’une grosse gourde qui a des ouvertures pour les yeux et pour le nez : le dessus est chargé de petites baguettes vertes, qui de loin ressemblent à de jolies plumes ondoyantes ; et des bandes étroites d’étoffes qu’on prendrait pour de la barbe pendent de la partie inférieure. Nous n’avons vu que deux fois des hommes couverts de ce masque. Les insulaires qui les portaient arrivèrent le long des vaisseaux en riant, et faisant des gestes de farceurs ; nous jugeâmes que c’était une mascarade. Nous n’avons pu découvrir s’ils se servent de ces masques pour garantir leur tête des coups de pierres, objet auquel ils semblent plus propres, ou s’ils les emploient dans quelques-uns de leurs jeux publics, ou enfin s’ils n’en font usage que dans les mascarades.

» Les naturels des îles Sandwich se rapprochent plus deshabitans de la Nouvelle-Zélande dans leurs manières et dans leurs coutumes, que des insulaires des îles de la Société, ou des iles des Amis, dont ils se trouvent moins éloignés. Ils s’en approchent surtout par leur manière de vivre en petites bourgades ou villages de cent ou deux cents maisons, qui sont bâties les unes près des autres sans régularité, et qui communiquent entre elles par un chemin tortueux. En général, ces habitations sont flanquées, du côté de la mer, de murs en pierres mobiles et détachées, qui vraisemblablement leur tiennent lieu de remparts. Leur grandeur varie de