sionné bien des fausses conjectures. J’ai dit ailleurs
comment les habitans de ce groupe s’étaient
assurés pour la seconde fois de l’existence
du fer. Kiotabou, Tabou, ou l’île de Boscaven,
sur laquelle les vaisseaux du capitaine Wallis
laissèrent le morceau de fer que je retrouvai à
Tongatabou, et d’où Paoulaho la reçu, gît
quelques degrés au nord-ouest. On sait que
Roseween perdit un de ses bâtimens sur les
îles Pernicieuses ; et d’après leur position on
peut juger que, si les habitans de Taïti et du
groupe de la Société ne les fréquentent pas
souvent, ils les connaissent du moins. Il est également
sûr que ces derniers peuples connaissent
le fer, et qu’ils en achetèrent avec beaucoup
d’empressement lorsque le capitaine Wallis découvrit
Taïti. Ils ne pouvaient avoir acquis
cette connaissance que par le moyen des îles
voisines, où les navigateurs en avaient laissé
autrefois. Ils conviennent qu’elle leur parvint
de cette manière, et qu’avant l’arrivée du capitaine
Wallis, ils faisaient un si grand cas du
fer, qu’un chef de Taïti, qui possédait deux
clous, en tira un revenu assez considérable,
en les prêtant à ses voisins pour percer des
trous dans des circonstances où leurs méthodes
étaient insuffisantes ou trop pénibles<refname="p177">Le père Cantova dit que les chefs des îles Carolines
s’enrichissent également en louant des clous. « Si par hasard
un vaisseau étranger laisse dans leurs îles quelques vieux
morceaux de fer, ils appartiennent de droit aux tamoles,
qui en font faire des outils le mieux qu’il est possible. Ces
outils sont un fonds dont le tamole lire un revenu con-</ref>. Les
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DES VOYAGES