vrier ou de mars. Les trois jours suivans,
H. Behm dîna et soupa alternativement sur les
deux vaisseaux, et nous l’accueillîmes le mieux
qu’il nous fut possible. Il nous fit ses adieux le
25 ; il fut salué de treize coups de canon, et les
matelots demandèrent qu’on leur permît de le
saluer par trois acclamations. Le lendemain au
matin nous le reconduisîmes, M. Webber et
moi, jusqu’à quelques milles de l’embouchure
de l’Avatcha ; le prêtre russe, sa femme et ses
enfans attendaient leur gouverneur.
» Il serait difficile de dire si le bon prêtre et sa famille furent plus émus que nous en quittant le major Behm. Nous le connaissions depuis peu de temps ; mais l’élévation de son âme et son désintéressement nous avaient inspiré la plus grande estime ; nous avions même une sorte de vénération pour lui, et il était impossible de n’être pas vivement touché en nous séparant d’un homme qui nous avait rendu tant de services, et que nous avions peu d’espérance de revoir jamais. Outre les vivres et les munitions qu’il fournit à nos vaisseaux, la valeur intrinsèque des présens particuliers que nous reçûmes de lui montait à plus de 200 livres sterling, selon le prix courant des divers objets au Kamtchatka ; et cette libéralité, quelque extraordinaire qu’elle soit en elle-même, fut bien inférieure encore à la délicatesse qu’il mit dans ses bienfaits, et aux combinaisons ingénieuses et adroites par lesquelles il s’efforça d’atténuer pour nous le poids de tant d’obli-